4 octobre 2024 – Port Vila, Vanuatu – Une chose est sûre lorsqu’une catastrophe survient, elle entraîne systématiquement une augmentation des déchets.
La région du Pacifique est considérée comme la plus exposée aux catastrophes naturelles et aux risques climatiques tels que les cyclones tropicaux, les inondations, les tremblements de terre et les tsunamis. Ces catastrophes naturelles génèrent d’importants volumes de déchets dans un laps de temps très court.
Être capable de gérer efficacement les déchets issus de catastrophes, dans un temps opportun, est une mesure de la résilience d’un pays et est nécessaire pour une reconstruction efficacement et pour un retour à la normale.
Compte tenu de l’impact des déchets sur les ressources locales de nourriture et d’eau, la gestion des déchets est désormais intégrée dans les stratégies de réduction des risques liés aux catastrophes mis en œuvre par les bureaux nationaux de gestion des catastrophes, en particulier en ce qui concerne la réponse d’urgence et les travaux de reconstruction.
Mme Sainimili Bulai, responsable technique de gestion des déchets du projet PacWastePlus, a déclaré : « Bien que des efforts considérables aient été déployés pour prévoir et renforcer la résilience aux impacts des catastrophes liées au changement climatique, la gestion à l’échellle nationale des débris et des déchets après chaque catastrophe reste largement ponctuelle et non coordonnée. »
Mme Sainimili Bulai, responsable technique de gestion des déchets du projet PacWastePlus. Photo : SPREP/L.Moananu
C’est là qu’interviennent le Cadre institutionnel pour un développement résilient et la Directive régionale relative à la gestion des déchets issus de catastrophes. Ces deux cadres régionaux renforcent le secteur de la gestion des déchets et offrent l’occasion de reconnaître officiellement la gestion des déchets comme prioritaire, et de l’intégrer dans les cadres nationaux de gestion des catastrophes.
« Lorsqu'une catastrophe est déclarée, le Bureau national de gestion des catastrophes (DMO) devient l'autorité principale en charge de la coordination de tous les ministères et agences pour organiser les réponses d’urgence et la reconstruction. Ainsi, bien que le Département de gestion des déchets soit le responsable technique en matière de gestion des déchets, à moins que son rôle ne soit officiellement reconnu par le NDMO comme structure nationale de coordination des catastrophes, sa capacité à faire son travail peut être limitée », a ajouté Mme Bulai.
M. Fa'afetai Sagapolutele, un expert en gestion des déchets qui œuvre dans la région depuis plus de 30 ans et qui travaille actuellement au sein du Projet de coopération technique japonais pour la promotion de l'initiative régionale sur la gestion des déchets solides dans les pays insulaires du Pacifique, a souligné un problème auquel sont souvent confrontés les pays de la région lors de catastrophes.
« Après chaque catastrophe, nous sommes généralement bombardés d’un afflux de dons bilatéraux non sollicités. Ceux-ci se présentent sous la forme de conteneurs remplis de vêtements, de denrées périssables et de montagnes de bouteilles d’eau en plastique », a déclaré M. Sagapolutele.
M. Fa'afetai Sagapolutele, expert de la JICA, J-PRISM III. Photo : SPREP/L.Moananu :
« La plupart des pays insulaires du Pacifique n’ont pas la capacité de gérer et de distribuer efficacement ces dons et la triste réalité est que la plupart de ces articles finissent dans les décharges », a-t-il ajouté.
M. Sagapolutele a expliqué que la prévention de ces événements pouvant entraîner l’accumulation de déchets constitue la première étape du cycle de gestion des déchets issus d’une catastrophe, ce qui peut contribuer à leur réduction.
C'est au moment des phases de réponse puis de reconstruction que l'approche circulaire prend tout son sens, avec pour objectif de détourner le plus de déchets possibles de la décharge. Cette opération se fait généralement au niveau communautaire.
« Après une catastrophe, les habitants récupèrent et réutilisent des matériaux tels que des toitures en tôle pour reconstruire leurs maisons en attendant l'aide du gouvernement. Les grands arbres abattus par les cyclones sont souvent coupés et utilisés pour reconstruire des poteaux de clôture », a-t-il ajouté.
Les discussions sur les déchets de catastrophe ont eu lieu les troisième et quatrième jours de l’atelier régional sur l’économie circulaire qui s’est tenu à Port Vila, au Vanuatu, et qui visait à échanger sur la manière dont une approche circulaire peut contribuer à des pratiques de gestion des déchets plus efficaces pour un Pacifique plus propre.
Pour plus d'informations, veuillez contacter Mme Julie Pillet à [email protected] .