1er octobre 2024, Port Vila – Les déchets dangereux générés par les activités industrielles, la production d’énergie, le secteur des soins sanitaires, l’agriculture et le secteur des transports constituent un flux de déchets majeur dans le Pacifique. Les défis auxquels la région est confrontée en raison de ses conditions uniques et la manière dont une gestion circulaire peut aider à les relever ont été discutés lors de la première journée de l’atelier régional sur l’économie circulaire qui s’est tenu sur l’île d’Iririki à Port Vila, au Vanuatu.
Le manque d’infrastructures appropriées et de capacités nécessaires pour gérer correctement et en toute sécurité les déchets dangereux dans les pays insulaires du Pacifique, leur isolement dû à leur contexte géographique, les contraintes financières et la vulnérabilité environnementale ont été identifiés comme les principaux défis auxquels sont confrontés les pays de la région en matière de gestion des déchets dangereux.
M. Joshua Sam, conseiller en gestion des déchets dangereux auprès du Programme régional océanien pour l’environnement (PROE), a déclaré qu’en raison de ces contraintes spécifiques, il devrait également y avoir une approche unique pour intégrer la circularité dans la gestion des déchets dangereux dans le Pacifique.
« De nombreux produits sources de déchets dangereux présents dans notre région ne sont pas fabriqués ici : ils ont été importés », a déclaré M. Sam.
Selon M. Sam, le manque d’installations et d’infrastructures permettant de traiter correctement les déchets dangereux, ainsi que le manque de capacités des pays insulaires, constituent un défi majeur. Presque chaque semaine, un des pays membre alerte le PROE de la découverte de déchets dangereux et demande une assistance technique pour les éliminer.
« Notre situation géographique, au cœur du plus grand océan du monde, implique que le transport de marchandises d’un endroit à un autre est un défi de taille et est également coûteux, nécessitant des financements dont nos pays ne disposent pas non plus. Notre environnement unique dans le Pacifique présente également un autre défi. Par exemple, dans certains cas, lorsque ces matières dangereuses s’infiltrent dans l’environnement, elles constituent une menace pour la seule source d’eau douce d’une île », a ajouté M. Sam.
Compte tenu du contexte spécifique du Pacifique, l’intégration d’une approche circulaire en matière de gestion des déchets dangereux signifie que nous devons nous concentrer sur la minimisation des déchets à la source, en modifiant nos politiques ou en en instaurant de nouvelles pour remédier au problème.
« Du point de vue de l’élaboration des politiques, nous pouvons diminuer la production de déchets dangereux en élaborant des textes qui visent la réduction des importations de produits à la source des déchets dangereux dans la région. Nous pouvons également améliorer et encourager la réutilisation et le recyclage de matériaux tels que les huiles usagées et la ferraille qui peuvent être recyclées, et renforcer l’information aux consommateurs en encourageant une consommation plus durable et en sensibilisant davantage la population aux impacts de certains produits », a déclaré M. Sam.
Une assistance supplémentaire est également disponible pour le Pacifique par le biais de cadres juridiques mondiaux tels que la Convention de Bâle et la Convention de Waigani propre au Pacifique, dont le PROE assure le Secrétariat.
La Convention de Bâle est le principal accord international régissant les mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur élimination. Elle est entrée en vigueur en 1992 et a été ratifiée par 12 pays insulaires du Pacifique : les Îles Cook, les États fédérés de Micronésie, Kiribati, Palau, la République des Îles Marshall, Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, les Îles Salomon, Tonga, Tuvalu et Vanuatu.
« La Convention de Bâle est un élément clé de l’économie circulaire dans le Pacifique », a déclaré M. Sam. « Elle garantit que les déchets exportés pour être recyclés sont gérés correctement et permet l’accès à des installations de recyclage de classe mondiale dont nous ne disposons pas dans la région. »
Plus près de chez nous, le Pacifique est doté de la Convention de Waigani, également connue sous le nom de Convention visant à interdire l'importation de déchets dangereux et de déchets radioactifs dans les pays insulaires du Pacifique et à contrôler les mouvements transfrontières et la gestion des déchets dangereux dans la région du Pacifique Sud. Elle a été adoptée en 1995 à Waigani, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et est entrée en vigueur en octobre 2001. 13 pays insulaires du Pacifique en fait partie.
M. Sam a souligné l’importance de ces deux conventions et a encouragé les autres pays insulaires du Pacifique qui ne les ont pas encore ratifiées à le faire, car sans ses conventions, les conséquences seront défavorables à l’économie circulaire avec l’augmentation du volume de déchets enfouis dans des décharges avec une disponibilité foncière limitée. Ceci entraînera des répercussions environnementales telles que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre provenant de la décomposition des déchets enfouis et la perte d’opportunités économiques induites par l’exportation de déchets et de ressources pouvant être récyclés.
« Les conventions de Bâle et de Waigani sont indispensables pour que le Pacifique puisse contribuer au dispositif d’économie circulaire à l’échelle mondiale. En facilitant l’exportation en toute sécurité des matières recyclables, ces conventions garantissent que des ressources précieuses soient récupérées plutôt que gaspillées dans des décharges », a-t-il conclu.
Pour plus d'informations sur l'atelier régional sur l'économie circulaire, veuillez contacter Mme Julie Pillet, coordinatrice du projet Sustainable Waste Actions in the Pacific (SWAP), à l' adresse [email protected] . Pour plus d'informations sur la gestion des déchets dangereux, veuillez contacter M. Joshua Sam, à l'adresse [email protected].
Waste Management and Pollution Control
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